C’est à travers les rares inscriptions en phénicien que l’histoire d’aujourd’hui peut savoir si l’auteur de l’écrit ou la personne mentionnée était un phénicien…Leur langue n’a commencé à être écrite en caractère alphabétiques que vers la fin du IIe millénaire avant J.-C., mais n’exclut nullement que le phénicien ait été parlé - et écrit en caractère cunéiformes - avant cette date puisqu’il descend, comme l’hébreu, de la langue cananéenne qui était parlée… au IIe millénaire et peut-être au IIIe…

…Le développement qui permit au phénicien de devenir la langue écrite des inscriptions eut lieu sous l’influence de l’Egypte, une influence culturelle que le roi de Byblos, Rib-Adda, reconnaît lui-même dans les lettres qu’il adressa au pharaon vers 1370 avant J.-C.

Les tracés des premiers signes alphabétiques découverts à Byblos s’inspirent en effet des hiéroglyphes égyptiennes et non du cunéiforme syllabique de Mésopotamie…L’alphabet phénicien n’est non plus à mettre en rapport avec les trente signes consonantiques, en écriture cunéiforme, utilisés par les scribes d’Ougarit au VIXe siècle avant J.-C. : leur système d’écriture représente un achèvement – qui est contemporain, et peut-être même le résultat – des tentatives faites en Phénicie…pour créer l’alphabet phénicien de vingt-deux lettres. Cet alphabet était composé à l’origine de signes pictographiques distribués en lignes verticales ou horizontales, et dans ce dernier cas les signes pouvaient aller de droite à gauche ou de gauche à droite. Vers la fin du XIIe siècle, la forme se stabilise et, en les lisant de droite à gauche, elles se fixent pour devenir les ancêtres des lettres de notre alphabet, bien que, à la différence du nôtre les voyelles n’aient pas été notées dans l’écriture : c’est une caractéristique que le phénicien partage avec l’hébreu, l’araméen et l’arabe…

…Les premières inscriptions phéniciennes, qui s’avèrent d’ailleurs importantes pour l’étude des origines de l’alphabet, apparaissent sur des pointes de javelines trouvées au Sud du Liban au cours des fouilles régulières dans la région de Bethléem ou bien sur le marché des antiquités. L’écriture de ces inscriptions est archaïque et permet de dater ces objets des environs de 1100 avant J.-C.